L’IA est problématique, tout le monde s’accorde à le dire. Pour Eric Sadin, elle est dangereuse et plus encore. Et c’est étayé, argumenté, solide.

Le diagnostic approfondie du philosophe, sous des angles historiques, socio-économiques, montre que nous sommes au seuil d’une rupture sans précédant : l’IA ne génère plus de tâche mais produit du langage et déléguons donc à des machines nos intersubjectivités et nos facultés fondamentales comme l’empathie et la création.

Un livre, dont la formule « pixellisation croissante de nos existences » est hyper-contemporaine, à mettre entre toutes les mains pour enrayer, ne serait-ce que symboliquement, le compte à rebours anthropologique vers une civilisation robotique à souhait, et sans doute invivable.

Julien

David Lapoujade publie le cours que Gilles Deleuze consacra à la peinture en 1981. Une édition établie à partir de différentes transcriptions, augmentée d’un appareil de notes qui démontre, en sous-texte, l’importance de la question picturale dans l’œuvre du philosophe.

Quiconque ayant entendu la voix de G.D. trouvera dans ses pages la joie de sa diction si particulière. Le philosophe analyse la peinture de Bacon et de Klee notamment, mais sans savoir où poser le pied pour mieux trouver la faille justement, de façon à garder l’œil actif devant les couleurs.

« Une peinture qui ne comprend pas un abîme, son propre abîme, qui ne passe pas par cet abîme, qui ne l’instaure pas sur la toile, ce n’est pas une peinture »

Comme à son habitude, Deleuze bouscule les termes et les concepts et amorce pour le lecteur la possibilité de renouveau pictural à condition de mal voir les carcans.

Julien

Voici un livre tout à fait étonnant et intempestif en ce qu’il constitue une critique adressée à la psychanalyse classique dans ce qu’elle a de plus inopérante envers la compréhension du féminisme.

Les auteurs ont sérieusement pour ambition de recommencer la psychanalyse à partir du concept de sororité, c’est-à-dire : « une relation qui se tisse entre des femmes en tant que femmes, mais aussi plus généralement une alliance entre personnes qui s’effectue du point de vue de leur position féminine, c’est-à-dire ce à quoi elles sont à la fois incluses et soustraites à la problématique phallique. »

La thèse d’un symptôme commun, d’une étrangeté, rendant psychotique émanerait du paradigme du pouvoir dont personne ne veut et serait l’axe à partir duquel se construirait une relation sororale capable de faire entendre des voix qui ne s’autorisent pas à être entendues.

Faut-il être victime pour être sœurs ? Peut-on être sœurs sans être traumatisée et inversement, jusqu’à comprendre que la sororité peut aller au-delà du genre féminin.

On gravite joyeusement à travers la schizo-analyse de Deleuze et Guattari et on fera équipe avec Valérie Solanas pour comprendre ce qu’est véritablement une psychanalyse sororale.

Julien

Après le passionnant voyage autour du lit, les éditions Lapérouse nous emmènent visiter les toilettes Design, exotisme, retour dans le temps, un livre de photos insolites et amusantes pour un cadeaux qui surprendra !!!
Christine

Oui, les animaux ressentent eux aussi des émotions, il suffit d’ouvrir les yeux et de les observer. Tout comme nous, ce sont des êtres vivants pour qui la peur, le chagrin, le deuil, l’amour ou le bonheur sont intimement liés à leur vie. On retrouve chez eux les mêmes attitudes et comportements face au quotidien : vivre, se nourrir, se cacher, se défendre, affronter les éléments, s’adapter. On vit dans le même monde qu’eux et les similitudes entre leur vie et la nôtre sont nombreuses.

L’auteur donne ici une explication de chaque émotion, puis démontre que les animaux les éprouvent réellement. Ce voyage à travers les espèces lève le voile sur les différents comportements des animaux, qu’ils vivent sur terre, en mer ou dans les airs. On ne peut pas douter un seul instant que tous les animaux qui nous entourent sont doués de facultés sensorielles et d’émotions, exactement comme nous. Ils ont les mêmes préoccupations envers leur famille, leur habitat, leurs traditions. Et heureusement, nous sommes de plus en plus nombreux à les prendre en considération, à les respecter eux et leur environnement, qui est aussi le nôtre.
Le texte est magnifiquement mis en valeur par des photos qui parlent d’elles-mêmes et révèlent toute l’étendue des sentiments. Animaux sauvages, de nos forêts, ou domestiques, ils sont ici parfaitement mis en avant.

Laissez-vous transporter par la beauté de ces animaux qui ont tant à nous apprendre sur eux et sur nous-mêmes.

Un très beau livre