A déguster
Dans cette suite d'Une soupe à la grenade, nous retrouvons Marjan, Bahar, Layla ainsi que les habitants de Ballinacroagh. De nouvelles intrigues naissent avec l'apparition de la sirène, cette jeune femme blessée, retrouvée sur la plage et le retour de Julian Winthrop Muir dans la région.
Les trois sœurs du Babylon Café continuent leur évolution entre amour, intrigues et recettes de cuisine.
Un roman que l'on savoure.
Cécile
Un goût d'Italie
Dans un monastère, un homme n'ayant pas prononcé de vœux vit ses dernières heures et se remémore son existence.
Michelangelo Vitaliani, enfant atteint d'achondroplasie dit au revoir à sa mère pour vivre en Italie chez un sculpteur ayant une dette familiale. Le jeune garçon se révèlera talentueux et fera la rencontre de l'intrigante Viola, fille de la puissante famille Orsini. Un lien très fort va se créer rapidement entre eux.
Jean-Baptiste Andréa nous offre une histoire romanesque et délicate, ses personnages sont inoubliables.
Cécile
"Vivant, je suis vivant, avec ou sans nom, reconnu ou non"
« Comme si la Saône pouvait courir sous la Terre, relier la mer jusqu’au Mississippi, vivant, Je ne peux nommer tout ce qui m’entoure, tout ce que je touche, comme je ne peux me nommer moi, mais. Mais ce n’est pas pour ça que cela n’existe pas, vivant, je suis vivant, avec ou sans nom, reconnu ou non. »
Mississippi, la Geste des ordinaires, premier roman de Sophie G. Lucas, est le fruit des précédentes publications de l'autrice, entre poésie et documentaires. Par l'inventivité de sa langue, elle donne vie aux acteurs de ce récit, dont la narration démarre à Ormoy en 1839 et se termine en 2006. 167 ans de plusieurs vies. 167 ans d’une lignée de rêveurs.es, d’enthousiastes qui subissent la pénible réalité de l’Histoire, une Histoire que l’on sait injuste et destructrice. Par leur persévérance à vivre, ces personnages finissent par créer les méandres d'un fleuve familial et rejoindre petit à petit le lit du Mississippi.
Par cette franchise à partager ces existences "ordinaires", Sophie G. Lucas nous émeut et nous fascine.
Un foisonnant monologue intérieur
Après avoir passé une partie de sa vie en Pennsylvanie, Maria emménage à New York pour vivre plus fort.
Depuis quelques années elle fréquente Stef et travaille dans une librairie d'occasion. Mais la vacuité de ses journées de travail, sa relation de couple dysfonctionnelle, cette ville qui la consume... Elle ne sait plus ce qu'elle en attend. Elle décide finalement de prendre la route et trace jusqu'à Star City, Nevada.
Tout au long du récit Maria nous emmène dans son foisonnant monologue intérieur et nous enivre de ses pensées intimes. Ses longues soirées alcoolisées accompagnées de ses matins pas si difficiles viennent ponctuer le récit.
Roman déjà culte aux États Unis, Nevada est la chronique profonde et intense d'une femme trans autour d'une quête identitaire et des dégâts de la pensée normative.
France
L'école de la dernière chance
Shy s’enfonce dans la nuit, il vient de fuguer, l’école de la dernière chance est derrière lui.
Il a emporté un sac à dos rempli de pierres, un fardeau nécessaire pour cet adolescent qui ne veut plus essayer de se comprendre, de s’apprécier. A quoi bon ?
Le temps d’atteindre l’étang, ses pensées se poursuivent, incessantes, et tout se mélange, sa mère, les crises, sa scolarité gâchée, les drogues et la musique qui arrivent à l’apaiser, les expériences amoureuses foirées, les bagarres, les insultes mais aussi tout l’amour qu’il a reçu, qu’il n’a pas été capable de rendre normalement.
Max Porter est un auteur inclassable par la forme et par son style, puissant et sincère.
Il réussi, dans ce roman comme dans ses précédents, à se glisser parfaitement dans les songes, les désirs et les frustrations d’une jeunesse en marge. Terriblement émouvant.
Lucile M