La malédiciton de l'ombre (Collection
EAN13
9782280154529
ISBN
978-2-280-15452-9
Éditeur
Harlequin
Date de publication
Collection
Luna (28)
Nombre de pages
473
Dimensions
18 x 12 cm
Poids
324 g
Langue
français
Langue d'origine
anglais
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La malédiciton de l'ombre (Collection "Aux portes de l'imaginaire" n°28°

De

Harlequin

Luna

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1.?>— La prochaine fois nous prendrons le bateau, marmonna Sergueï du coin de la bouche, sans quitter des yeux l'agent de sécurité appuyé contre un mur à quelques mètres devant eux.— Désolée, O.K. ? dit Wren en s'efforçant de rester courtoise. Je fais de mon mieux. Je fais vraiment de mon mieux.Elle était sincère. Mais elle n'y pouvait rien.Le profond soupir de son associé fut la seule réponse qu'elle obtint. Ils avaient eu plusieurs conversations sur ce thème depuis qu'elle avait jeté son sac dans le taxi au bas de son immeuble, ce matin, et les choses n'avaient fait qu'empirer graduellement depuis leur arrivée à l'aéroport. Si seulement les formalités pouvaient être rapidement réglées, au lieu de lui laisser ainsi le temps de penser... Mais, sapristi, ça n'en prenait pas le chemin ! Et ce sentiment étrange d'être observée, alors que personne ne lui prêtait attention... La situation n'en était que plus déplaisante encore.Dans la file, des signes d'impatience commençaient à se manifester. Des voyageurs changeaient leur sac d'épaule, consultaient leur montre. Sergueï sortit un étui métallique de la poche intérieure de sa veste, l'ouvrit, en retira une fine cigarette brune et rangea l'étui. Après l'avoir roulée un moment entre le pouce et l'index, il fit pivoter la cigarette avec l'aisance d'un prestidigitateur escamotant une pièce de monnaie.Une nouvelle personne franchit le détecteur de métaux, avant de se perdre dans les profondeurs de l'aéroport. Une seule queue desservait les différents couloirs, séparés par des cordons, qui menaient à sept portails. Parmi ces sept portails, trois étaient en panne. Les techniciens chargés de réparer le mécanisme semblaient perplexes, mais pas le moins du monde ennuyés. L'un d'eux tripota un bloc de commande à touches, avant de hausser les épaules d'un air impuissant.« Je déteste les aéroports », songea Wren. Comme s'il avait deviné sa pensée, Sergueï lui lança un regard oblique, haussant un épais sourcil châtain sur un œil fauve. Après dix ans de collaboration, il n'avait pas besoin d'ouvrir la bouche. Le message était clair et sans détour : « Il faut que tu y arrives. »— O.K.Ce n'était pas qu'il s'en fichait, bien au contraire. Elle savait qu'il compatissait. Mais c'était son problème, et elle devait se débrouiller seule. La compassion, en l'occurrence, ne lui était d'aucune aide. En serrant la poignée moite de sueur de son bagage à main tout neuf — le meilleur qu'elle avait pu trouver en deux jours —, Wren ferma les yeux et se concentra de nouveau sur son noyau intime, là où les filaments du Courant s'enroulaient et sifflaient tels des serpents dans une fosse. Même dans les meilleures circonstances, elle n'était pas une bonne voyageuse aérienne. Ou plutôt, autant appeler un chat un chat : prendre l'avion était pour elle une véritable hantise, et elle l'évitait chaque fois que c'était possible. Mais ça ne l'était pas toujours. Il lui fallait parfois mettre sa phobie dans sa poche et tâcher de penser à autre chose.Malheureusement, la seule chose pire qu'un Talent phobique stressé était un Talent phobique stressé à proximité d'un tas d'appareils électroniques. Comme, par exemple, dans la zone d'embarquement sécurisée de l'un des plus importants aéroports de la périphérie de New York.« Nous ne devrions pas être là. Nous n'aurions pas dû accepter ce job. N'y pense pas, Valère. Concentre toi. Reste calme. Ou les choses vont vraiment mal tourner. »— C'est chaque fois la même pagaille, grommela un homme derrière elle à l'intention de son compagnon. Et je te parie mon billet qu'une fois dans l'appareil on restera encore bloqués au moins une heure sur le tarmac.« Oh, Seigneur. Au temps pour le calme et la sérénité. » Cette simple pensée fut suffisante pour que ses nerfs — et le Courant en elle — se mettent à crépiter. Les « serpents » crachèrent des étincelles électriques, attisant sa nervosité. « Nom de Dieu de nom de Dieu... »Il y eut un bruit métallique et les lampes d'un des détecteurs encore en fonctionnement s'éteignirent et se rallumèrent. L'agent de sécurité marmonna un juron, puis prononça quelques mots dans son talkie-walkie. Les sept personnes qui précédaient Wren et Sergueï au contrôle des passagers se mirent à grogner. Wren ressentit malgré elle un pincement de culpabilité. Elle rouvrit les yeux et contempla le chaos dont elle était bien involontairement responsable. D'accord, l'un des portails était déjà hors service au moment où ils avaient rejoint la queue. Celui-là, elle était à peu près sûre de n'y être pour rien. Mais les deux autres étaient tombés en panne dans une spectaculaire gerbe d'étincelles moins de trente secondes après leur arrivée. Et cela sans compter la défaillance du compteur du taxi qui les avait déposés, le bogue de l'ordinateur lors de l'établissement de leur carte d'embarquement, ni le brouillage du portable du type qui se tenait à côté d'eux dans l'escalator.
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