La consolation des consolations, l'abbé Pierre parle de la mort
EAN13
9782845922457
ISBN
978-2-84592-245-7
Éditeur
Archipel
Date de publication
Collection
Spiritualité chrétienne
Nombre de pages
200
Dimensions
22,5 x 14 cm
Poids
280 g
Langue
français
Code dewey
236.1
Fiches UNIMARC
S'identifier

La consolation des consolations

l'abbé Pierre parle de la mort

De

Édité par

Archipel

Spiritualité chrétienne

Indisponible

Autre version disponible

DU MÊME AUTEUR

La Littérature française du XIXeau XXe siècle, « Les Essentiels », Milan, 1999.

La Littérature française du Moyen Âge au XVIIIe siècle, « Les Essentiels », Milan, 1999.

Victor Hugo et Juliette Drouet dans l'ombre du génie, Acropole, 2001.

Les Cent Poèmes du bonheur, avec Béatrice Mandopoulos, Omnibus, 2002.

Cinquante billets d'amour pour te dire que je t'aime, Omnibus, 2003.

Colette ou la Saveur des mots, avec Béatrice Mandopoulos, « Les Essentiels », Milan, 2004.

Cent récitations d'hier pour aujourd'hui, Omnibus, 2005.

Cent métiers oubliés, Omnibus, 2005.

Au fil des mots : l'amour, Omnibus, 2006.

Cent dictées de notre enfance, Omnibus, 2006.

Dictionnaire des métiers oubliés des villes et des campagnes , Omnibus, 2007.

Préceptes de vie de l'Abbé Pierre, Presses du Châtelet, 2007.

Ces écrivains qui ont fait la France, Marabout, 2007.

Abbé Pierre, Éditions du Huitième Jour, coll. « Géants », 2007.

366 jours de poésie, Omnibus, 2007.

www.pressesduchatelet.com

Si vous souhaitez recevoir notre catalogue et être tenu au courant de nos publications, envoyez vos nom et adresse, en citant ce livre, aux Presses du Châtelet, 34, rue des Bourdonnais 75001 Paris.

Et, pour le Canada, à
Édipresse Inc., 945, avenue Beaumont,
Montréal, Québec, H3N 1W3.

eISBN 978-2-8459-2510-6

Copyright © Presses du Châtelet, 2007.

À l'Abbé Pierre
au nom de son humanité
au nom de son humanisme
en hommage aux consolations qu'il a apportées
en hommage à celles qu'il apportera

Avant-propos

Au cours d'une longue vie consacrée à l'action mais aussi – on l'oublie trop souvent – à la méditation, l'Abbé Pierre s'est penché sur de multiples questions. Journalistes et biographes aimaient l'interroger sur le rôle de l'Église dans le monde actuel, le célibat des prêtres, l'existence ou la non-existence de leur vie sentimentale, ou encore sur la célébrité et l'art de la gérer chaque jour. Ils le questionnaient aussi sur la pauvreté, l'amour, le don de soi, le partage, la richesse, les disparités économiques aussi bien entre individus qu'entre nations, voire entre continents.

Or, il est un thème que l'Abbé Pierre n'a cessé d'aborder tout au long de son existence et dont le seul énoncé, en général, nous effraie ; nous l'occultons le plus souvent possible, mais il finit toujours par nous rattraper et – ce n'est pas la moindre de ses singularités – par nous concerner tous, qui que nous soyons... Il s'agit de la mort.

La mort et son cortège d'images funèbres. Chacun d'entre nous, selon sa culture et son imagination, a ses visions de référence sinon de prédilection. Pour certains, il s'agit des crieurs de corps et des sermonneurs qui battaient le pavé des grandes cités pour annoncer des décès et l'heure des obsèques, les pleureuses aux cris stridents. Pour d'autres, il s'agit du calme factice et faussement feutré des parloirs funéraires qui, dans des avalanches de fleurs, des effluves de parfums et des musiques des îles, tentent piteusement de conserver le plus longtemps possible à la mort les couleurs de la vie.

Il se trouve que le discours de l'Abbé Pierre sur la mort est parfaitement unique. Non seulement unique mais encore tonique et réconfortant.

Dans l'Antiquité, notamment chez les Latins, et en particulier chez Sénèque, il existait un genre littéraire à part entière que l'on nommait la « consolation ». Lorsque leurs amis se trouvaient accablés par un deuil, les lettrés bien intentionnés avaient coutume de rédiger pour eux une « consolation ». Certes, le genre était quelque peu convenu et la plupart des arguments représentés en vue d'apaiser le chagrin dûment répertoriés. Les mêmes idées revenaient le plus souvent, comme des leitmotivs : aucun d'entre nous n'est éternel. Réjouissons-nous d'avoir connu les êtres que nous avons aimés et cessons de déplorer vainement qu'ils soient partis. Espérons le jour de lumière et de sérénité resplendissante où nous les retrouverons dans la douceur d'une éternité à jamais azurée.

N'empêche... L'énergie déployée à consoler les endeuillés ne manquait certainement pas de les irradier. Et, si la peine demeurait, elle était allégée par cette merveilleuse solidarité dans les larmes.

C'est également au noble genre antique de la consolation que la poésie française doit l'une de ses plus belles compositions. Nous sommes au XVIIe siècle. Monsieur Du Périer, avocat au parlement d'Aix-en-Provence, vient de perdre sa fille. Selon l'expression consacrée, « elle a été ravie à l'affection des siens », ou encore « elle a été rappelée à Dieu dans la fleur de l'âge ». Malherbe, qui est non seulement l'un des plus remarquables poètes de la littérature française classique mais aussi l'un des meilleurs amis de Du Périer, lui adresse des stances passées à la postérité :

Ta douleur, Du Périer, sera donc éternelle,

Et les tristes discours

Que te met en l'esprit l'amitié paternelle

L'augmenteront toujours ?

[...]

Mais elle était du monde où les plus belles choses

Ont le pire destin,

Et Rose elle a vécu ce que vivent les roses,

L'espace d'un matin.

François de Malherbe (1555-1628),
Consolation à Monsieur Du Périer
sur la mort de sa fille

Au long de son enfance et de son adolescence, sans cesse partagé entre tourment et espérance, l'Abbé Pierre a écrit des poésies que l'on peut inscrire dans la veine élégiaque et romantique, mais il ne nous a pas légué de poèmes en guise de consolation. Il nous laisse bien plus en réalité qu'un ensemble rhétorique pour affronter ce que nous considérons généralement comme l'épreuve ultime, la plus cruelle. Au premier chef, il nous donne l'énergie de regarder la mort en face : la nôtre, celle des autres – ces semblables du bout du monde qui meurent tous les jours en direct devant nos yeux, via notre poste de télévision –, celle de nos proches : ces garçons et ces filles, ces hommes et ces femmes disparus, auxquels nous pensons avec une telle douleur qu'il nous est même arrivé parfois de nous demander si nous parviendrions à leur survivre.

Regarder la mort en face, en accepter l'idée sans frissonner, c'est déjà commencer à l'apprivoiser. Les textes de l'Abbé Pierre nous apportent une sérénité face à ce qui nous effrayait, nous angoissait, nous déroutait ; ils nous enseignent à affronter le monde et les autres avec le sourire si communicatif de celles et ceux qui ont la force en eux.

Montaigne l'avait déjà dit : « Apprendre à vivre, c'est apprendre à mourir. » Malgré tout, au-delà de l'énoncé qui fut un sujet de composition française fort prisé par des générations de potaches, au demeurant souvent assez mal inspirés – comment ne pas le comprendre ? –, nos esprits ne cessent d'opposer naturellement la vie à la mort. Les deux notions créent ainsi un couple aussi antinomique que tragique. C'est une facilité et une erreur dont il faut se garder, et cette vérité que l'on ne réussira sa mort que si l'on réussit sa vie en se préparant à la quitter, l'Abbé Pierre nous l'enseigne.

Plus encore que Marc Aurèle, Sénèque ou Cicéron, plus que Confucius, Lao-Tseu, et d'autres philosophes qui ont pensé la mort, l'Abbé Pierre nous console et nous apprend à nous libérer de notre détresse.

Pour puiser aux sources vives de la consolation, cet ouvrage a été élaboré au terme d'une relecture de l'œuvre de l'Abbé Pierre, mais aussi des textes, phrases courtes ou plus amples méditations qui l'ont inspiré.

Comment Henri Grouès a-t-il perçu, vécu, analysé la mort au cours des différentes expériences directes qu'il en a eu ?

Quelles sources livresques et intellectuelles l'ont conduit à élaborer cette pensée éminemment positive sur la mort ? Nul doute qu'au sein d'une formation intellectuelle classique il a été très jeune influencé par de grands modèles : François d'Assise ou Thomas d'Aquin, Vigny ou Psichari, ou bien encore Teilhard de Chardin, Baudelaire, Péguy, pour ne citer qu'eux, se révèlent fructueux. Ces hommes et ces œuvres, dans leur diversité et leur qualité de réflexion, ont façonné un paysage mental propice à l'éclosion d'une pensée originale, dynamique et dépouillée de tout caractère funeste.

Nous avons également choisi de rappeler des faits, des anecdotes, des détails, plus ou moins connus, qui c...
S'identifier pour envoyer des commentaires.