Le retour du tragique dans le théâtre espagnol contemporain, (Valle-Inclán, Alberti, Lorca)
EAN13
9782301000064
ISBN
978-2-301-00006-4
Éditeur
Editions Sedes
Date de publication
Collection
COEDITION CNED/
Nombre de pages
160
Dimensions
24 x 16 cm
Poids
221 g
Langue
français
Code dewey
800
Fiches UNIMARC
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Le retour du tragique dans le théâtre espagnol contemporain

(Valle-Inclán, Alberti, Lorca)

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Première partie?>Le théâtre espagnol entre vitalité et crise?>PrésentationLes difficultés sont grandes pour qui prétend dresser un panorama du théâtre espagnol du début du XXe siècle, tant la réalité concernée est mouvante, confuse, voire contradictoire, dans ses définitions comme dans ses pratiques. Ainsi, plutôt que de parler de théâtre stricto sensu, vaut-il mieux retenir le terme de « spectacles », un concept qui reflète la multiplicité des manifestations qui ont comme cadre les salles de théâtre et qui a le mérite, en outre, de rappeler que le théâtre n'est pas que littérature, mais qu'il renvoie aussi à une pratique scénique qui lui est consubstantielle et sans laquelle il n'est pas tout à fait un art à part entière. Ce terme de « spectacles » englobe, tout à la fois, les représentations théâtrales qui portent sur scène les comédies, les drames ou zarzuelasécrits par un auteur, mais aussi les numéros de variétés, de music-hall, les revues ou les pièces chantées et dansées qui font toute la richesse du répertoire dramatique espagnol et qui représentent une voie de modernisation et de rénovation pour la scène, par trop dépendante encore, en d'autres domaines, de pratiques et de méthodes archaïques.Deux concepts contradictoires permettent, en effet, de rendre compte de la situation du théâtre espagnol de ce début de siècle : d'une part, celui de vitalité (des auteurs, des répertoires, des spectacles, des acteurs, des publics, mais aussi des salles, des compagnies, des revues ou des entreprises théâtrales...) et, d'autre part, celui de crise. Un tel paradoxe démontre toute la particularité de la réalité espagnole dans le panorama européen : si le théâtre — et, plus généralement, les spectacles — bénéficie dans ce pays d'un dynamisme certain, comme le montrent les chiffres élevés de fréquentation des théâtres et ceux des pièces montées chaque saison, il est indéniable, néanmoins, qu'il reste ancré dans des habitudes de création et de consommation anciennes qui rendent difficile — impossible prétendent beaucoup — une rénovation de l'écriture théâtrale, des mises en scène et, surtout, de la réception.?>1?>Le dynamisme de la vie théâtrale?>Les Espagnols fréquentent les salles de spectacle, et même très assidûment, comme le démontrent les études publiées par des historiens du théâtre qui mettent en avant l'étonnante frénésie qui, depuis les dernières décennies du XIXe siècle, s'est emparée des théâtres. En effet, comme le soulignent María Francisca Vilches et Dru Dougherty, auteurs de plusieurs ouvrages sur la vie théâtrale à Madrid dans les trente premières années du siècle,nunca el teatro ha ofrecido mayor índice de actividad teatral, han confluido tantos destacados autores e importantes obras, ni ha existido una nómina tan amplia de excelentes críticos. Será muy difícil volver a encontrar un período que ofrezca tantas obras representadas con porcentajes de estrenos tan elevados y repertorios de teatro vanguardista extranjero llevados a escena bien por compañías españolas, bien por compañías extranjeras en lengua original.Dru Dougherty et María Francisca Vilches,La escena madrileña entre 1918 y 1926. Análisis y documentación,Madrid, Fundamentos, 1990, p. 13.
Les chiffres qu'ils dressent de l'activité théâtrale à Madrid entre 1918 et 1931 traduisent cette effervescence, bien surprenante pour les lecteurs du début du XXIe siècle pour qui le théâtre, aujourd'hui, est devenu un spectacle élitiste réservéà une petite minorité. Cent ans plus tôt, la situation est bien différente, comme en témoignent les analyses des deux auteurs qui estiment, ainsi, à environ 1000 le nombre de représentations mensuelles dans la capitale espagnole, avec un maximum de 1531 en janvier 1923, soit 158 pièces jouées au total dans les 22 salles que compte Madrid alors, dont 37 œuvres données pour la première fois, c'est-à-dire plus d'une chaque jour1. Annuellement, la ville de Madrid voit se jouer dans ses différents théâtres plus de 600 pièces (dont plus de 200 nouvelles), pour un total de plus de 10 000 représentations (avec un maximum de 12 400 représentations pour la saison 1922-1923, de 700 titres joués en 1919-1920 et de 266 nouvelles pièces données pour la première fois en 1924-1925)2. L'activité ne décroît pas dans les années suivantes, puisque l'on compte encore, dans la période 1926-1931, près de 12 000 représentations par saison, avec un record de 12 332 en 1929-19303.
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