La Camarade nue

Tous les tabous sur l?histoire de l?Union soviétique ont été levés, sauf un : l?héroïsme de l?armée Rouge sous Staline. Qu?arrive-t-il lorsque ce chapitre de l?histoire russe est raconté par une petite orpheline de 14 ans qui, dans sa grande naïveté, suit un soldat jusqu?au front et finit par se donner à tout le régiment ?
Tout d?abord 12 ans de censure pendant lesquelles aucun éditeur n?a osé publier Kononov. Il a fallu attendre la chute du Mur de Berlin et le naufrage de l?empire communiste pour qu?on découvre ce roman rabelaisien, irrespectueux, brillant, d?une force éblouissante et d?un appétit vorace pour toutes les couleurs, les goûts et les odeurs de la vie. Maria Moukhina, la « fiancée du régiment », complice de sa propre exploitation, à la fois candide et mère courage, participe à l?effort de guerre en se livrant aux hommes. Et puisque la tête s?ennuie pendant que le corps travaille, Maria se distrait en réfléchissant sur la guerre, l?amour, le siège de Leningrad, l?état de ses petites culottes, la stupidité des hommes? Folklore russe, phraséologie stalinienne détournée avec malice, blagues populaires, humour noir, scènes de sexe, quelques bons gros lieux communs, une langue truffée d?allusions, métaphores, calembours? Voici quelques-uns des ingrédients qui ont valu à ce monologue intérieur long de 370 pages d?être classé dès sa parution parmi les chefs-d?oeuvre de la littérature russe.


Mikhaïl Kononov est né en 1948 à Leningrad (Saint-Pétersbourg). Il a étudié la langue et la littérature russes. Exposé, lors de son service militaire, à des radiations de missiles, il souffre aujourd?hui encore de graves problèmes de santé. Composé pendant la Perestroïka, publié en 2001, La Camarade nue est à ce jour son unique roman. Kononov vit aujourd?hui en Allemagne.