De la guerre
EAN13
9782824904870
Éditeur
République des Lettres
Date de publication
Collection
Franc-Tireur
Langue
français
Langue d'origine
allemand
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De la guerre

République des Lettres

Franc-Tireur

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Conçu, écrit et constamment remanié entre 1816 et 1830, demeuré inachevé mais
publié à titre posthume en 1832, "De la guerre" doit sa célébrité et son
influence au fait qu'il est le premier traité de stratégie militaire à
envisager la guerre comme constante anthropologique et à en élaborer une
philosophie. Tirant la leçon des bouleversements introduits dans la conduite
des guerres par les campagnes de la Révolution française et de l'Empire,
Clausewitz insiste sur le rôle décisif que jouent les forces morales dans les
conflits, alors que les auteurs spécialisés jusqu'alors ramenaient l'art de la
guerre à de simples séries de mouvements de troupes. Selon lui, les soldats
doivent être galvanisés par de puissantes motivations idéologiques et la force
d'âme, faite de courage et de détermination mais aussi de clairvoyance
intellectuelle, est la qualité suprême du chef de guerre. S'opposant au
cosmopolitisme et à l'humanisme pacifiste de la génération des Lumières en
Prusse, qui avait accueilli avec enthousiasme le traité d'Emmanuel Kant "Pour
la paix perpétuelle", il met ici véritablement en relation la guerre et la
politique en développant sa célèbre formule selon laquelle "la guerre est la
continuation de la politique par d'autres moyens". Selon lui, la guerre n'est
"ni un art, ni une science, mais un acte de la vie sociale". De théories sur
le concept de "guerre absolue" ("La guerre est un acte de violence à l'emploi
de laquelle il n'existe pas de limites") en réflexions sur la doctrine
stratégique ou la guérilla, "De la guerre" sera lu et relu avidement par la
plupart des responsables politiques et militaires des 19e et 20e siècles, dont
notamment Marx, Engels et Lénine, même si l'enseignement que ces générations
ont cru devoir en tirer montrent que son interprétation a donné lieu à de
graves contresens, dont le plus éclatant a consisté à faire de lui un
précurseur de la guerre totale. Indéniablement, Clausewitz est un belliciste
pour qui la guerre est l'épreuve la plus haute et la plus salutaire dans la
vie des États, et le moyen privilégié de l'affirmation nationale, mais ce
bellicisme n'est pas sommaire. Il découle d'une conception nouvelle de la
nation, inspirée par la leçon de la défaite de Iéna qui a failli entraîner la
disparition de la Prusse et la transformation de l'Allemagne en satellite de
la France.
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