- EAN13
- 9782251902944
- Éditeur
- Les Belles Lettres
- Date de publication
- 13/02/2017
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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En Juin 1950, à la suite de glissements de terrain jamais enregistrés avec une
telle force dans l’Himalaya, des rumeurs commencèrent à circuler.
L’explication retenue – un tremblement de terre – était totalement imaginaire.
Aucune secousse n’avait eu lieu. Aucun séisme n’avait été enregistré. À
Orléans, il ne se passe rien. Soudain la foudre tombe : « les commerçants
juifs font la traite des blanches ». Au second éclair, fuse l’explication : «
il y a un sous-marin dans les eaux de la Loire ». Intrigués par l’étrangeté de
ces explosions soudaines, les psychologues sociaux américains ont sorti
l’artillerie lourde – bombardements de tracts, batteries de tests – mais ils
n’ont rien expliqué. Pourquoi ? Peut-être parce qu’il faut, si l’on veut
comprendre les rumeurs, changer de logique. Admettre une logique du tiers-
inclus, une causalité verticale, des articulations inédites entre figure et
fond. Tordre le cou à la logique, comprendre qu’un cheval bon marché est cher,
c’est tordre le cou à la rumeur, lui faire cracher son venin, avouer comment
elle procède. Ne pas se laisser endormir par les ritournelles, mener en bateau
par les voix qui murmurent à l’oreille : « Toutes les mouettes ont l’air de
s’appeler Emma. » Tout reprendre à zéro. Commencer par le commencement. L’abc
de la rumeur. Message & Transmission. Et terminer en montant dans la Grande
Roue, l’Abécédaire, pour donner le tournis aux idées reçues. Françoise
Reumaux, professeur émérite en sociologie de la connaissance à l’Université de
Poitiers, a publié une théorie des rumeurs Toute la ville en parle (1994) et
dirigé des recherches pluridisciplinaires sur le thème : Les Oies du Capitole
ou les raisons de la rumeur (1999) et Passeports pour le Vrai/le Faux (2005).
telle force dans l’Himalaya, des rumeurs commencèrent à circuler.
L’explication retenue – un tremblement de terre – était totalement imaginaire.
Aucune secousse n’avait eu lieu. Aucun séisme n’avait été enregistré. À
Orléans, il ne se passe rien. Soudain la foudre tombe : « les commerçants
juifs font la traite des blanches ». Au second éclair, fuse l’explication : «
il y a un sous-marin dans les eaux de la Loire ». Intrigués par l’étrangeté de
ces explosions soudaines, les psychologues sociaux américains ont sorti
l’artillerie lourde – bombardements de tracts, batteries de tests – mais ils
n’ont rien expliqué. Pourquoi ? Peut-être parce qu’il faut, si l’on veut
comprendre les rumeurs, changer de logique. Admettre une logique du tiers-
inclus, une causalité verticale, des articulations inédites entre figure et
fond. Tordre le cou à la logique, comprendre qu’un cheval bon marché est cher,
c’est tordre le cou à la rumeur, lui faire cracher son venin, avouer comment
elle procède. Ne pas se laisser endormir par les ritournelles, mener en bateau
par les voix qui murmurent à l’oreille : « Toutes les mouettes ont l’air de
s’appeler Emma. » Tout reprendre à zéro. Commencer par le commencement. L’abc
de la rumeur. Message & Transmission. Et terminer en montant dans la Grande
Roue, l’Abécédaire, pour donner le tournis aux idées reçues. Françoise
Reumaux, professeur émérite en sociologie de la connaissance à l’Université de
Poitiers, a publié une théorie des rumeurs Toute la ville en parle (1994) et
dirigé des recherches pluridisciplinaires sur le thème : Les Oies du Capitole
ou les raisons de la rumeur (1999) et Passeports pour le Vrai/le Faux (2005).
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