Errances sur les Six Voies (1981-1982), Errances sur les voies du bouddhisme
EAN13
9782251900841
Éditeur
Les Belles Lettres
Date de publication
Collection
Japon
Langue
français
Langue d'origine
japonais
Fiches UNIMARC
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Errances sur les Six Voies (1981-1982)

Errances sur les voies du bouddhisme

Les Belles Lettres

Japon

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« Ainsi, tu me vois comme le vent ? Oui, on peut dire que je suis un voyageur
qui passe en courant d'air entre deux mondes. Arrivé ici, je n’ai pratiquement
plus de forme. Simplement, mon cœur bondit et se pose sur cette terre. […] Si
des obstacles se dressent, il peut rompre même des barres de fer, écraser même
des bêtes féroces. » Un étrange jeu narratif entre deux mondes: celui, bien
documenté, du Japon du VIIIe siècle et celui, gardé volontairement flou, de la
société contemporaine deux époques entre lesquelles, erre le héros, un chef de
brigand attiré par le taoïsme et les pratiques occultes des ermites. Des
sortilèges le précipitent dans la société moderne où il veille sur un enfant
surnaturel autour de qui se déchirent deux adultes prêts à tout pour réaliser
leurs rêves. Ishikawa Jun (1899-1987) se fait d’abord remarquer en 1936 avec
le récit Fugen !, pour lequel il obtient le prestigieux prix Akutagawa. Ses
récits à cette époque présentent des personnages qui peinent à trouver leur
place dans la société du Japon contemporain. Cette approche prend des couleurs
politiques lorsque, dans La Chanson de Mars (1938), qui lui vaut quelques
ennuis avec les autorités, il exprime un certain scepticisme à l’égard du
soutien de la population à l’entrée en guerre contre la Chine. Si Ishikawa
cesse de composer des fictions pendant les hostilités, il reprend son activité
créatrice aussitôt après la défaite. Plusieurs de ses récits (Jésus dans les
décombres, 1946 ; La Conception immaculée, 1947) peignent alors le Japon de
l’immédiat après-guerre, en ruine aussi bien matériellement que moralement,
univers de désolation qui vole en éclats, alors que s’imposent brusquement des
éléments aux couleurs chrétiennes. Puis ce sont des récits échevelés autour du
sentiment amoureux, où les images supplantent la réalité concrète, où
comparaisons et métaphores prennent vie (Le Miroir du gardien de la plaine,
1950 ; Deux ombres, 1950). Suivent des sortent de fables oniriques qui
abordent la question de la révolution (Le Faucon, 1953 ; Le Tonnerre, 1954),
et dans le même temps, des séries de petits récits parodiques (Histoire à
chute, 1950-1951 ; Maya l’abeille, 1952 ; Heidi, 1952). Dans les dernières
années de sa vie, Ishikawa Jun se consacre essentiellement à de longs récits
qui entraînent le lecteur dans un monde rempli d’intrigues et de secrets,
comme La Chronique du vent fou (1971-1980). Un des derniers, Errances sur les
Six Voies (1981-1982), met en scène des marginaux révoltés qui célèbrent
l’anarchie et l’érotisme, rejettent les idéologies bien-pensantes et les
hiérarchies sociales ou religieuses, pour satisfaire leur soif de liberté
absolue.
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