La manipulation mentale, Sociologie des sectes en France
EAN13
9782213646664
Éditeur
Fayard
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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La manipulation mentale

Sociologie des sectes en France

Fayard

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Comment lutter contre les dérives possibles des groupes sectaires ? Quand les
membres de sectes sont victimes d’escroquerie, d’atteintes à leur personne, de
séquestration ou d’autres types de délits connus, l’Etat dispose d’un arsenal
juridique efficace pour mener des actions et, après procès, obtenir
d’éventuelles condamnations. Hors de ces délits caractérisés, la lutte contre
les sectes relevait jusqu’aux années 1960 de la seule Eglise catholique,
soucieuse de combattre de « fausses églises ».
Mais à partir des années 1970, cette lutte s’est émancipée du giron de
l’Eglise et a changé de nature. Il s’est agi de lutter contre la manipulation
mentale que feraient subir ces groupes à leurs adeptes, les privant de tout
libre arbitre. L’Etat, qui s’est fait le relais de ce combat initié par des
groupes de victimes et de proches de victimes, a donc cherché à qualifier
juridiquement la manipulation mentale.
Dans les années 2000, cette lutte a abouti à la création d’un délit pénal
punissant la sujétion psychologique. Mais comment peut-on qualifier une
situation de manipulation mentale ? Qui peut l’expertiser ? Cette sujétion
psychologique est-elle réservée aux sectes ou s’applique-t-elle dans d’autres
situations ? Et agir par le droit a-t-il permis de faire disparaître ou de
réduire les manipulations mentales ?
Arnaud Esquerre a mené l’enquête pendant plusieurs années auprès de toutes les
parties concernées : victimes, proches des victimes, membres de sectes,
représentants de l’Etat, juges, etc. Il raconte en sociologue comment la
France a inventé le délit de « sujétion psychologique ». Il montre ses
implications pour nous tous : ces combats contre la manipulation mentale sont
autant d’agencements à travers lesquels l’Etat exerce un pouvoir sur le
psychisme des êtres humains. Un pouvoir particulièrement inquiétant parce
qu’il laisse à ceux qui en ont la maîtrise une marge d’arbitraire très grande.

Arnaud Esquerre est sociologue, rattaché au groupe de sociologie politique et
morale (GSPM) à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, et il a
enseigné à Sciences Po Paris de 2005 à 2008.
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