Le Dernier Bain de Gustave Flaubert
EAN13
9782021453690
Éditeur
Seuil
Date de publication
Collection
Cadre rouge
Langue
français
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Le Dernier Bain de Gustave Flaubert

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Conçu à la mi-mars 1821 d’un coup de reins que j’ai toujours eu quelque peine
à imaginer je suis né le mercredi 12 décembre à quatre heures du matin. Il
neigeait sur Rouen, une légende familiale prétend que ma mère se montra si
stoïque pendant le travail qu’on pouvait entendre tomber les flocons sur les
toits de la ville. Quant à moi, je serais bien resté quelques années de plus
dans le ventre à l’abri de l’imbécillité du monde. Désespéré de naître j’ai
poussé un atroce hurlement. Épuisé par mon premier cri je semblais si peu
gaillard qu’on attendit le lendemain pour me déclarer à l’état civil car si
j’étais mort entre-temps on en aurait profité pour signaler mon décès par la
même occasion. Le 8 mai 1880 au matin Gustave Flaubert prit un bain. Il décéda
peu après dans son cabinet de travail d’une attaque cérébrale sans doute
précédée d’une de ces crises d’épilepsie dont il était coutumier. Allongé dans
l’eau il revoit son enfance, sa jeunesse, ses rêves de jeune homme, ses livres
dont héroïnes et héros viennent le visiter. Il se souvient d’Élisa
Schlésinger, la belle baigneuse de Trouville qui l’éblouit l’année de ses
quinze ans, de Louise Colet dont les lettres qu’il lui adressa constituent à
elles seules un chef-d’œuvre mais aussi de l’écrivain Alfred Le Poittevin qui
fut l’amour de sa vie. L’œuvre de Régis Jauffret est composée de vingt-cinq
ouvrages dont Microfictions, Sévère, La Ballade de Rikers Island et Papa.

*[5e]: Cinquième
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