Où on va, papa ?

Jean-Louis Fournier

Le Livre de poche

  • 28 avril 2011

    Le narrateur, Jean-Louis Fournier, a deux enfants handicapés. Tout au long de ce cours roman, primé en 2008 pour le Prix Femina et en 2010 pour le Prix des Lecteurs, il raconte cette réalité quotidienne avec ses deux fils.

    A travers son regard de père, il écrit une longue lettre d'amour, sans véritable destinataire, puisque ceux pour qui cette lettre est écrite ne pourront jamais en apprécier la teneur. C'est une formidable leçon de vie, teintée d'un humour cocasse et caustique propre à Jean-Louis Fournier. Pas de mélodrame mais des phrases justes, incisives qui bousculent nos préjugés et touchent le lecteur. L'humour est corrosif mais nécessaire pour affronter la réalité d'un quotidien peu banal entre Mathieu et Thomas. « Où on va papa? », cette phrase est inlassablement répétée par Thomas, tandis que son frère Mathieu jette un ballon, seul lien créé entre ses parents et lui pour établir un contact. Réalité et vérité sont les deux maîtres mots de ce petit roman. Certes, l'espoir d'un bel avenir pour ces deux fils est vain, vivre une existence paisible devient difficile. Seul l'humour pourra embellir cette leçon de vie. Là où certains lecteurs soulignent la cruauté des propos de Jean-Louis Fournier, je ne relève que poésie et infinie tendresse pour Mathieu et Thomas.


  • Conseillé par
    4 mai 2010

    Où on va Jean-Louis ?

    C'est le plus beau livre qu'il m'ait été donné de lire en la rentrée littéraire 2008 : "Où on va papa ? "de Jean-Louis Fournier. Père de deux enfants plus un, Jean-Louis Fournier raconte sous la forme de courtes saynètes la vie de deux de ses enfants handicapés. C'est drôle comme seuls peuvent l'être ceux qui ont côtoyé le malheur pour ne faire que trois avec lui.
    "Si un enfant qui naît, c'est un miracle, un enfant handicapé, c'est un miracle à l'envers". A l'enfer aussi. A Josée, la femme qui eut la charge de Thomas et Mathieu pendant quelques temps :" Pourquoi, Josée, avez-vous jeté les enfants par la fenêtre ?". Regard interloqué de la femme. "Ce n'est pas ben, Josée, ce que vous avez fait. Je sais bien qu'ils sont handicapés, ce n'est pas une raison pour les jeter". De la paille dans la tête, une ventouse par dessus, du chagrin aussi avec ces enfants pas comme les autres "comme Einstein, Mozart, Michel-Ange". Ils seraient devenus délinquants, auraient bricolé des pots d'échappement de leur scooter pour faire plus de bruit, auraient été chômeurs, auraient aimé Jean-Michel Jarre, auraient été mariés à une conne, auraient divorcé, eu des enfants handicapés. "On l'a échappé belle".