Plus doux que la solitude

Yiyun Li

Belfond

  • Conseillé par
    28 septembre 2015

    Abandonnée sur le seuil de deux soeurs vieilles filles, Ruyu a grandi à la campagne, élevée sans manifestations d'amour, mais avec beaucoup de dignité par celles qu'elle appelle ses grand-tantes. En août 1989, âgée de 15 ans, Ruyu arrive à Pékin pour intégrer le lycée. Elle s'installe chez tante Lan, oncle Zechen et leur fille Shaoai, une étudiante de 22 ans. Là vivent aussi Boyang et Moran qui font tout pour lui plaire et lui faire aimer leur ville. Mais Ruyu n'a pas appris à aimer. Pékin l'indiffère, elle se sent supérieure à ses deux nouveaux amis et, par-dessus tout, elle n'apprécie pas Shaoai dont elle partage la chambre et le lit. Boyang et Moran sont, quant à eux, très admiratifs de la jeune étudiante révoltée qui, en juin, à participer aux manifestations de la place Tian'anmen et risque d'être expulsée de son université.

    Plus de vingt ans après, Boyang s'occupe des obsèques de Shaoai. La jeune femme est morte, enfin !, pourrait-on dire, puisqu'elle était infirme depuis vingt ans, diminuée physiquement et mentalement, après avoir été empoisonnée. Par qui ? Il y a bien eu des soupçons mais personne n'a été inquiété. Boyang a prévenu par mail ses deux anciennes amies mais aucune n'a répondu, ni fait le déplacement. Car, seul Boyang a fait sa vie en Chine; Ruyu et Moran vivent désormais, plus ou moins heureuses, aux Etats-Unis.

    Un roman au ton doux-amer qui commence deux mois après les événements de la place Tian'anmen. Dans une société toujours régie par les règles édictées par Mao, les anciens font profil bas, les étudiants se révoltent, les plus jeunes rêvent d'Amérique. Sur ce fond sociopolitique, Yiyun LI brosse le portrait de quatre personnages ambigus qui cherchent leur voies. L'habitation collective où vivent Boyang, Moran et Shaoai semble harmonieuse jusqu'à l'arrivée de Ruyu. Mais le feu couvait. Shaoai est en révolte et les conséquences de sa participation aux manifestations étudiantes pèsent sur son avenir. Elle risque une exclusion de l'Université qui lui fermerait les portes du monde du travail. Un problème réglé par l'empoisonnement dont elle est victime et qui fait d'elle une infirme pendant plus de vingt ans. Et, pendant que la jeune femme survit, prisonnière de son propre corps, les autres continuent leur chemin. Ruyu et Moran ont tenté leur chance aux Etats-Unis, sans toutefois trouver le bonheur, exilées, seules, en marge. Boyang a réussi dans les affaires, suffisamment pour entretenir une maîtresse plus jeune que lui, mais il ne s'est jamais engagé dans une relation sérieuse. Prisonniers de leur passé, ces trois-là sont finalement seuls au milieu de la foule...
    Un roman subtil qui, sous une apparente froideur, explore des sentiments très humains : l'amour, la haine, la jalousie, la solitude, le déracinement... C'est tragique, cynique, parfois tendre, à lire en tout cas.

    Merci à la Librairie Dialogues et au club de lecteurs Dialogues croisés.


  • Conseillé par
    9 septembre 2015

    amitié, Chine

    Le résumé fait envie, n’est-ce pas ? Et pourtant, qu’est-ce que je me suis ennuyée….

    L’auteure aligne les phrases les unes derrières les autres. Certains paragraphes n’ont aucun liens entre eux, on passe du coq à l’âne. Il faut parfois attendre la fin du passage pour comprendre le lien.

    Les personnages sont insipides et je les confondaient souvent.

    Les aphorismes se succèdent sans préparation du lecteur.

    Même le suspens entretenu : qui a voulu tuer Shaoai et pourquoi ? n’a pas réussi à me faire aller jusqu’au bout de ce roman sans grand intérêt.

    Vous l’aurez compris, je suis passée complètement à côté.

    http://alexmotamots.wordpress.com/2015/09/03/plus-doux-que-la-solitude-yiyun-li/