Un monde flamboyant

Siri Hustvedt

Actes Sud

  • Conseillé par
    25 juin 2015

    artiste, folie

    Que ce roman est verbeux, que cette lecture a été érintante.

    Alors oui, il est question d’énormément de sujets dans ce pavé : la place des femmes dans la création artistique et leur non-reconnaissance ; des trucs et astuces dans une création ; des masques et de leurs fonctions ; de la difficile identité homme / femme et même du mythe de Pygmalion.

    Mais surtout, il y a la colère et la rage du personnage principal. Pour ces raisons, je ne l’ai pas trouvée flamboyante.

    L’écriture chorale de ce roman est un procédé intéressant pour tenter de tourner autour du personnage de Harry. Mais cela reste un procédé.

    Une lecture qui ne m’a donc pas bouleversée.

    L’image que je retiendrai :

    Celle du personnage du Baromètre dont la vie dépend des hautes et basses pressions.

    https://alexmotamots.wordpress.com/2015/06/21/un-monde-flamboyant-siri-hustvedt


  • Conseillé par
    28 septembre 2014

    C'est ici sur le sort que l'on réserve aux femmes artistes qu'elle se penche. Et toute ressemblance avec sa propre histoire ne doit pas être fortuite, surtout quand on sait que dans ce roman, l'artiste en question sera toujours considérée comme la femme de. Harriet Burden est un peintre frustrée qui est persuadée que son manque de reconnaissance vient de la misogynie qui règne dans le milieu artistique new-yorkais. Elle décide donc de convaincre trois artistes hommes de lui servir de prête-nom. C'est en tout cas ce qu'elle prétend car autour d'elle, on la prend plutôt pour une folle qui ne s'était pas remise de la mort de son illustre mari et qui a inventé de toute pièce cette histoire de falsification.


    Le roman est multiforme car il se présente à la fois sous forme des carnets d'Harriet, mais aussi de témoignages (de ses enfants, d'artistes, de journalistes). Ce sont les carnets d'Harriet qui sont les plus ardus à lire. Mais la facilité n'est pas ce qu'on recherche dans une oeuvre littéraire. On se perd un peu dans les écrits d'Harriet parce que c'est une personnalité complexe, qui souffre à la fois du manque de reconnaissance des autres mais aussi de ce que son "jeu" se retourne contre elle. Siri Hustvedt sait rendre cette sexagénaire trop grande pour ne pas gêner les autres très touchante notamment quand elle se compare au monstre de Frankenstein mais sans doute encore plus à travers les témoignages que les carnets. Si je n'ai pas aimé chaque page de ce roman, je le trouve globalement réussi, original et truffé de phrases qui à elle seules, méritent la lecture de ce roman et qui sont universelles :

    je voulais ma mère, pas ma petite mère mourante à l'hôpital mais la grande, celle de mon enfance, celle qui m'avait portée, bercée, consolée et caressée...


  • Conseillé par
    25 août 2014

    Du genre et des masques

    Un roman gigogne touffu, érudit, hétéroclite, poignant.

    Harriet Burden est morte. Elle fut pour les autres la femme de Félix Lord, galeriste new yorkais incontournable. Femme flamboyante, consumée par son intelligence, sa curiosté insatiable, sa soif de savoir, Harriet Burden fut avant tout une artiste qui ne prit jamais son envol, trop occupée à être fille, à être femme et mère avec application.

    Le roman est un compendium de documents (journal intime, articles, témoignages, interviews) autour de la personne d'Harriet Burden. Cette somme est réunie par I. V. Tess, une universitaire fascinée par la personnalité et l'oeuvre méconnue de Burden, dont elle retrace les dernières années depuis la mort de son mari jusqu'à sa propre disparition.

    Persuadée que "toutes les entreprises intellectuelles et artistiques (...) reçoivent un meilleur accueil dans l'esprit de la foule lorque la foule sait qu'elle peut, derrière l'oeuvre ou le canular grandioses, distinguer quelque part une queue et une paire de couilles", Burden organise une supercherie artistique à grande échelle. Successivement, elle crée trois oeuvres ambitieuses dont elle fait endosser la paternité à trois hommes avec lesquels elle tisse des liens intimes, plus ou moins délétères. Le dernier des trois, Rune, un plasticien reconnu, en imposant ses propres règles, confronte Harriet à ses démons.

    Le roman est bien plus qu'une ode féministe. Si les questions de genre et d'identité sexuelles sont centrales et malgré le décor - le microcosme hyper select du milieu artistique new yorkais - le propos est universel. Malgré la phlétore de notes en bas de pages renvoyant souvent à des ouvrages aussi pointus qu'obscurs, le roman est limpide, l'écriture rigoureuse et le tout absolument lisible sans prérequis en philosophie, en psychaitrie ou neurosciences. Ce roman est une gageure - aussi bien sur la forme que sur le fond - et une véritable réussite. Au fil de la lecture, les masques tombent, mais aucun ne révèle de véritable visage, l'illusion est triomphante, la vie n'est une comédie. De même, les personnages de Burden et de Hess ne sont-ils que des doubles de l'auteur elle-même, comment le révèlent les indices parsemés dans le roman.


  • Conseillé par
    25 août 2014

    Un monde flamboyant

    A New-York, la veuve d’un riche marchand d’art décide d’être enfin elle-même et reconnue en tant qu’artiste. Elle réalise des installations étranges, voire dérangeantes, qu'elle expose sous un pseudonyme masculin. Elle veut ainsi démontrer l’inégalité homme/femme et les a priori bien ancrés du monde de l’art.
    « Un monde flamboyant» est un livre multi-facettes : description du milieu artistique, superficialité, impossibilité de définir l’art, aspects complexes de la personnalité, désir.
    A lire et à relire.