Une jolie fable
Au fond d'une ruelle, Kyoto cache un trésor connu par le seul bouche-à-oreille, une clinique psychologique pas comme les autres. Le must en la matière. Ici, on aide les patients en leur confiant un chat adapté à leur pathologie.
Shuta, en plein mal-être dans son travail, se voit ainsi remettre un chat et tout le nécessaire pour s'en occuper. Médusé, il se demande s'il n'y a pas une caméra cachée quelque part. Le voilà donc parti avec un animal dont il doit prendre soin, lui qui n'en a jamais eu avant. Koga, perturbé par une nouvelle collègue et qui n'arrive plus à dormir, rentre lui aussi chez lui avec un chat pour remédier à son problème. Aoba et sa mère complètement dépassée par sa charge mentale se voient attribuer un chat afin de renouer les liens entre elles. Tomoka, créatrice de sacs, est tellement exigeante que ses salariés viennent de démissionner. Le médecin lui confie donc un chat. Tous repartent de la clinique, perturbés par le traitement. Mais dans le même temps, ils ont confiance en ce médecin, dont on ne leur a dit que du bien de ses méthodes.
Tous ces chats vont apporter des bouleversements dans leurs vies, leur faire prendre conscience de ce qui est essentiel, leur ouvrir les yeux et les mener vers de nouvelles voies.
Au-delà du roman plutôt drôle, le ton se fait plus grave lorsque l'auteur engage à une vraie réflexion sur le choix d'avoir un animal, sur l'adoption plutôt que l'achat sur un coup de tête. Ce doit être raisonné, réfléchi. Un animal n'est pas une peluche qu'on pose dans un coin. Il nécessite des soins, de l'attention, de l'amour. Et il faut malheureusement aussi s'attendre à ce qu'un jour il ne soit plus là et à la douleur que sa perte entraîne.
Une très jolie fable qui ramène à la réalité.
dernier voyage
Ça y est, les quatre enfants sont dans la voiture, les parents à l'avant, ils ont cinq heures de route devant eux. L'insouciance n'est pas de mise, car dans deux jours, ils ne seront plus que cinq. Ils accompagnent leur mère et femme vers son dernier voyage. C'est en Suisse qu'elle a choisi de mourir, là où la mort volontaire assistée est autorisée. Elle ne veut pas de la mort lente et subie qu'on lui imposerait en France. Durant ce voyage, chacun est tourné vers ses souvenirs et son avenir sans elle ; chacun appréhende cette volonté, entre acceptation et colère.
Ce texte très court pour relancer le débat sur la fin de vie en France.
Mystères & secrets au programme de ce très bon polar !
Alix est policière, comme son père, dans un petit village. Mâchecombe, sa montagne maudite et sa forêt immense, dont la légende est entretenue par ses habitants. Malgré une interdiction d’accès préfectorale suite à un incendie quelques années plus tôt, les curieux continuent à s’y aventurer. Et ce jour-là, ce sont deux hommes qui vont en faire les frais. Ils auraient vu là-haut un homme dangereusement armé qui les aurait menacés. Ayant volé le véhicule d’un policier en patrouille, Christophe, ils ont fini leur course dans le mur de l’auberge, tuant sur le coup un habitué des lieux et le chauffeur du pick-up. Alix part alors à la recherche de Christophe, qu’elle retrouve dans un refuge. Quelqu’un rôde aux alentours, cherchant à lui faire peur. Elle part sur ses traces, sans se douter que toutes ses certitudes sur sa famille, ses amis et ses croyances, vont voler en éclats. Elle disparaît. Ses collègues et son père partent à sa recherche et tombent sur un site dont ils n’avaient pas connaissance et qui est manifestement prisé par des braconniers et orpailleurs. Ils trouvent aussi vingt-sept cadavres embaumés et insérés dans des troncs d’arbres. Personne n’était préparé à ça. Mais aucune trace d’Alix. Cette forêt, qui n’a pas livré tous ses secrets, est protégée par un être qui entend bien ne pas se faire prendre. Quitte à détruire les preuves.
Un très bon polar, fait de mystère et de secrets bien entretenus.
Drôle et sans concession
Comment une personne insignifiante de son vivant peut-elle devenir intéressante une fois morte ?
C'est ce que Mary découvre en rentrant du boulot et que son pauvre type de mec Primo, est avachi devant la télé, mort. Rencontrant pour la première fois la mère de Primo, elle apprend une chose qui la pousse à enquêter sur son passé. D'abord désinvolte, elle se fait happer peu à peu par ce qu'elle découvre. Ce pique-assiette qui vivait à ses crochets lui a menti sur toute la ligne. Il s'est bien fichu d'elle pendant les six mois qu'ont duré leur relation. Finalement, ce cloporte squatteur avait une vie plus palpitante qu'il ne le laissait penser. Bien loin de l'ennui qu'il affichait, il profitait bien, ce minable. Arnaqueur (arnacoeur), enfoiré, menteur, imposteur...
Les recherches de Mary vont libérer des secrets bien enfouis, surprenants et sa vie va s'en trouver bouleversée.
Elle est très sympa cette héroïne. Intérimaire dans un job ennuyeux à mourir. Ecrivaine à ses heures perdues même si elle n'a pas encore sauté le pas de l'envoi de son manuscrit à des maisons d'édition. En coloc précaire. Aux soirées arrosées avec son amie Zoé qui cherche désespérément à se caser ou avec son ami Joey, un ancien voisin, toujours là pour la consoler
C'est drôle, plein de dérision, sans concession, avec une héroïne lucide mais pas pleurnicharde et un tourbillon de personnages tous plus allumés les uns que les autres.
Un arc-en-ciel de personnages
Le Café Marble (et surtout l'énigmatique Master) est le fil conducteur de ce roman. Comme dans la comptine Marabout-bout de ficelle..., , les personnages sont reliés entre eux sans le savoir, découlent les uns des autres, sans se connaître, Une maîtresse d'école, une working girl, une future mariée, un couple marié depuis 50 ans, une artiste, un patron de sandwicherie, une aromathérapeute, une traductrice, une malade cardiaque. Tous déroulent leurs vies à travers un prisme de couleurs.
L'ambiance est empreinte de calme et de sérénité, malgré les aléas rencontrés par les protagonistes. Un roman sur l'amitié, à déguster autour d'un chocolat chaud, pour une zénitude totale.