Yv

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Je lis, je lis, je lis, depuis longtemps. De tout, mais essentiellement des romans. Pas très original, mais peu de lectures "médiatiques". Mon vrai plaisir est de découvrir des auteurs et/ou des éditeurs peu connus et qui valent le coup.

Conseillé par
21 octobre 2010

Quel beau roman ! Très loin des romans policiers du même auteur. Ici, tout est lent, comme figé dans la glace qui recouvre l'île. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si Harriet apparait le jour du solstice d'hiver, c'est à dire la nuit la plus longue de l'année.

A partir de cette date, les jours allongent et l'espoir en la belle saison et en un renouveau peut germer.
Comme toujours chez Mankell, les paysages et climats suédois, durs, rigoureux sont un décor fabuleux du livre.
Les personnages sont tous en quête d'un sens à leur vie, qu'ils soient jeunes ou âgés. Henning Mankell ne verse pas dans le larmoyant, mais sait décrire des hommes et des femmes fatigués, seuls, attendant la fin avec crainte et angoisse. Fredrik Welin et les femmes qui l'entourent suscitent de la tendresse, de la sympathie et une sacrée envie de notre part qu'ils réussissent à sortir de ces états léthargiques que sont leurs vies.
C'est un livre très à part dans la bibliographie de cet écrivain : "Mankell nous révèle une facette peu connue de son talent avec ce récit sobre, intime, vibrant, sur les hommes et les femmes, la solitude et la peur, l'amour et la rédemption." (4ème de couverture) Que dire de plus, si ce n'est qu'ayant déjà beaucoup aimé Tea-Bag, qui reste pour moi l'un de ses meilleurs romans, je crois avoir encore préféré celui-ci ?
(Mankell glisse d'ailleurs une petite allusion à Tea-Bag (p185).
Si comme moi, vous avez un (gros) faible pour les livres d'Henning Mankell, ou si vous ne le connaissez pas encore, un seul conseil : précipitez-vous sur Les chaussures italiennes !

Conseillé par
20 octobre 2010

Ce livre est sous-titré : "La dernière enquête de Wallander". Aussi, en tant que fan de ce policier, je me suis tout de suite reconnu dans le titre du livre : va-t-il mourir ? Part-il seulement en retraite ? Vous comprendrez donc que j'ai dévoré les 550 pages du livre pour savoir comment Wallander disparaissait de la littérature policière.

Bon, je reprends mes esprits et je vais tenter de vous rendre un billet sobre et non exalté : un peu de conscience bloguesque que diable ! Ce livre est génial ! Ah mince, je replonge ! Bon, tant pis, vous aurez le billet d'une midinette apercevant et/ou touchant son acteur fétiche.

Je disais donc que ce livre est génial : j'y retrouve tout ce que j'aime chez Wallander; les longues enquêtes, les fausses pistes, les temps de réflexion qu'il s'impose pour parvenir à retrouver LE petit détail qui change tout. Le contexte géopolitique que Henning Mankell décrit : la guerre froide, les espions pro-Russie ou Pro-Etats-Unis. A ce propos, dans la postface, Henning Mankell écrit : "Je tiens à souligner la différence entre fiction et documentaire. Ce que j'écris aurait pu se passer tel que je le décris. Mais ce n'est pas nécessairement le cas. Ce livre contient de nombreux glissements de ce type, entre faits réels et imaginables. Comme beaucoup d'écrivains, j'écris pour rendre le monde plus compréhensible, d'une certaine manière. De ce point de vue, la fiction est parfois supérieure au réalisme documentaire." (p.552) Oh que je suis d'accord avec son propos ! J'acquiesce. J'opine. Et c'est une des grandes raisons qui me font aimer à la fois cet écrivain et son désormais ex-commissaire récurrent : mélanger la petite histoire de la vie de ses personnages avec la grande histoire et les grands faits historiques. Jamais didactique, Mankell pose des questions au travers de Wallander et explique quelques grandes périodes ou quelques grandes questions de société.

D'ailleurs, revenons à lui, Kurt Wallander, qui se chamaille toujours avec sa fille, qui après un temps d'adaptation se voit assez bien en grand-père. Ce livre est aussi le moment pour un bilan de sa vie : on sent qu'au moment de faire sortir Wallander, Mankell a voulu faire un point complet : les femmes qui l'ont aimé, celles qu'il a aimées, ses enquêtes les plus dures, celles qui lui ont laissé des traces, ses amitiés, les relations conflictuelles avec son père, pour finir avec lui en homme apaisé.

Bref, la fin d'une série qui pour moi restera l'une de celles -sinon celle, allez si, j'ose : c'est celle- qui m'a procuré le plus de plaisir de lecture.

Immanquable ! (Et là, je suis sobre !)

Lu grâce à la Librairie Dialogues que je remercie ; Oh combien !