Dissertation du Pape Pie VI sur le meurtre
EAN13
9782845781283
ISBN
978-2-84578-128-3
Éditeur
Manucius
Date de publication
Collection
Littéra
Nombre de pages
76
Dimensions
15,6 x 12 x 0,7 cm
Poids
66 g
Langue
français
Code dewey
843
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Dissertation du Pape Pie VI sur le meurtre

Manucius

Littéra

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Des discours contenus dans les romans de Sade, le grand public ne connaît que le fameux « Français encore un effort pour être républicains » extrait de La Philosophie dans le boudoir, du fait notamment de sa publication, en pleine période de passion sadienne (1965), dans la célèbre collection « Liberté » dirigée par Jean-François Revel, chez Jean-Jacques Pauvert, avec une préface de Maurice Blanchot, intitulée « L’inconvenance majeure ».

« La "dissertation" du pape Pie VI sur le meurtre » mérite la même attention. Elle se situe dans la quatrième partie d’Histoire de Juliette au moment où l’héroïne, arrivée à Rome et n’ayant de cesse de rencontrer le pape, obtient de lui, en échange d’une orgie, ce long discours.

Le pape s’exécute d’une manière magistrale, et donne un véritable morceau d’anthologie de la philosophie sadienne qui peut rivaliser tout aussi avec les méditations de Dostoïevski sur la question que celle de Kierkegaard, de Genet, ou de Bataille. Ce n’est pas d’ailleurs un hasard si Jacques Lacan, beaucoup plus que sur le « Français encore un effort… », a porté toute son attention sur ce discours, tant dans son séminaire sur « l’éthique de la psychanalyse » (1959-1960) que dans son célèbre « Kant avec Sade » (1963).

Pie VI ne se contente pas en effet de déconstruire les préjugés courants de l’opinion sur la question, il renverse en effet toute notre conception du meurtre en niant son existence comme crime : c’est, selon lui, parce que l’homme se croit centre du monde qu’il accorde au meurtre un tel statut. Et c’est jusqu’à la mort elle-même qui, avec Pie VI, perd toute signification. Mais Sade, dans cette double négation, va plus loin qu’une simple remise en cause du sens commun, il propose une véritable métaphysique du néant où apparaît de manière limpide l’horizon même du désir sadien : la pulsion de mort. C’est là sans aucun doute que se tient toute la singularité de l’écriture de Sade, son audace, sa violence, son étrange génie.
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