La naissance de la conscience dans l’effondrement de l’esprit bicaméral
EAN13
9782849755341
ISBN
978-2-84975-534-1
Éditeur
Fage éditions
Date de publication
Collection
COLL PARTICULIE
Nombre de pages
544
Dimensions
21 x 14,8 x 3,7 cm
Poids
558 g
Langue
français
Langue d'origine
anglais
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La naissance de la conscience dans l’effondrement de l’esprit bicaméral

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Fage éditions

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FAGE éditions proposent une nouvelle édition française d’un ouvrage hors cadre, à la fois célèbre et méconnu, un livre au titre intimidant et extraordinairement dense, mais un livre réellement éclairant et qui a marqué profondément tous ceux qui ont eu la chance de le lire avant qu’il ne devienne introuvable.

La naissance de la conscience dans l’effondrement de l’esprit bicaméral est un ouvrage scientifique exposant avec rigueur et en déployant une immense érudition une théorie nouvelle de l’esprit humain. Pour autant, grâce au talent de son auteur, à sa clarté, à sa précision, au caractère didactique de l’exposition, à l’amplitude des corpus traversés, le livre se destine à un public bien plus large que le cercle des seuls spécialistes, et c’est précisément cette puissance de s’adresser à un lecteur lettré sans doute mais d’abord curieux d’apprendre et de comprendre, qui a inspiré aux éditions FAGE de l’accueillir dans leur catalogue, dans la Collection particulière réservée aux œuvres atypiques et transversales.

Il est impossible de résumer une telle somme, ouvrage d’une vie. Disons à très larges traits que la « théorie de la bicaméralité » développée par Jaynes affirme que l’esprit humain était autrefois constitué de deux parties, l’une qui « parlait » et formulait les décisions à prendre, l’autre qui écoutait et obéissait. Aucune de ces deux parties n’étaient véritablement conscientes au sens où on l’entend aujourd’hui, et précisément la conscience serait apparue progressivement, au fur et à mesure que « l’esprit bicaméral », comme Jaynes nomme cet état antérieur, disparaissait, l’hémisphère gauche prenant le pas sur l’hémisphère droit et le réduisant en quelque sorte au silence.

Pour Jaynes, « comprendre une chose, c’est parvenir à une métaphore de cette chose en lui substituant quelque chose qui nous soit plus familier ». La conscience s’entend ainsi avant tout comme un espace mental métaphorique enraciné dans le mode de perception visuelle, espace que l’expérience agrandit à chaque nouvelle prise de conscience. Un processus corollaire de narratisation vient ensuite lier ces expériences en un tout logique donnant la réflexivité.
Dans les premiers chapitres du livre, les plus théoriques, Jaynes propose une nouvelle terminologie pour étudier le processus métaphorique comme fonction d’appropriation par la conscience d’éléments extérieurs et comme point de naissance de la conscience réflexive.
C’est ensuite à une enquête phénoménologique et cognitive sur la nature et l’origine de la conscience que le lecteur est convié, une enquête croisant les approches, psychologique, littéraire, historique, anthropologique et archéologique et remettant en question nombre d’idées reçues en ces domaines. Tout au long du livre, le lecteur suit Jaynes cherchant et retrouvant dans les traces archéologiques des plus anciennes civilisations, dans l’histoire antique et religieuse (la littérature mésopotamienne, l’Iliade, les poètes grecs, l’Ancien Testament…), les preuves de l’existence de cet esprit bicaméral qu’il postule, et dans la poésie, la musique, l’hallucination du schizophrène, et ultimement dans la méthode scientifique, les vestiges qui en restent.
Mais au-delà de ce fil rouge, c’est toute l’histoire des hommes que ce livre généreux éclaire, et c’est avec le sentiment d’avoir mieux compris celle-là qu’on le referme, reconnaissant.

Une préface commandée à l’écrivain et essayiste Jean-Louis Poitevin revient sur l’influence de l’ouvrage de Jaynes depuis sa première édition aux États-Unis en 1976.

Julian Jaynes est né le 27 février 1920 à Newton dans le Massachusetts. Passionné très tôt par les questions de l’art et de l’origine de la conscience humaine, il commence à étudier la philosophie et la littérature à l’université Harvard en 1940. En 1943, il entre à l’université McGill où il se détourne de la philosophie traditionnelle pour s’acheminer vers la psychologie. Après une courte expérience de chargé de cours à l’université de Toronto fin 1944, il poursuit ses études à l’université Yale en 1945, obtient une maîtrise et un doctorat et travaille comme assistant de recherche. Il continue sa carrière en 1964 à l’université de Princeton, où il enseigne la psychologie de 1966 à 1990. Il décède le 21 novembre 1997 à Charlottetown dans l’Île-du-Prince-Édouard.

Traduit de l’américain par Guy de Montjou.
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