La Nuit sans mémoire
EAN13
9782365331524
Éditeur
Asphalte
Date de publication
Collection
Fictions
Langue
français
Langue d'origine
castillan, espagnol
Fiches UNIMARC
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La Nuit sans mémoire

Asphalte

Fictions

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Après une absence de vingt ans, un romancier toxicomane revient dans sa ville
natale, une station balnéaire de la Costa Dorada, en Catalogne. Il s’est lui-
même investi d’une mission sacrée : faire toute la lumière sur un fait divers
dont les plus âgés se souviennent encore. Luda et Pinilla, deux jeunes
marginaux de son âge, se sont volatilisés peu après son départ et n’ont jamais
été retrouvés. L’écrivain-justicier est convaincu qu’il est le plus à même de
découvrir la vérité, ce qui apaisera ainsi les mânes des disparus… et lui
permettra d’écrire son meilleur livre par la même occasion. Mais on ne se
frotte pas impunément aux agissements des grandes familles catalanes. Et les
deux disparus entretenaient des liens avec la dynastie des Señoritos, qui
accepte mal qu’on vienne mettre le nez dans ses affaires. Les conseils appuyés
sont suivis d’intimidations plus franches. Pourtant, notre écrivain-justicier
camé est bien décidé à aller jusqu’au bout, comme le lui ordonnent les voix
dans sa tête… Roman sur la mémoire, roman de mœurs, roman social, La Nuit sans
mémoire est aussi une ode à l’écriture romanesque comme vecteur de vérité. Le
mot des éditrices Dans ce roman, Jordi Ledesma nous parle, comme dans Ce que
la mort nous laisse, de l’Espagne des années 1990, après l’explosion du
tourisme de masse, qui a défiguré les littoraux et créé dans les villes
concernées des antagonismes de classe encore bien vivaces de nos jours. Grands
bourgeois de la ville, petits propriétaires reconvertis dans les snacks ou les
discothèques, pêcheurs forcés de devenir saisonniers, petit personnel «
importé » des régions plus pauvres du pays : tous se croisent dans les rues de
la station balnéaire, tous se jaugent, tous se mêlent. Quant aux jeunes locaux
qui voient leur environnement social se déliter sous leurs yeux, il leur reste
le refuge de la drogue, importée initialement pour satisfaire les touristes.
Le narrateur de ce roman, comme Pinilla et beaucoup d’autres personnages, est
à l’image de cette « génération sacrifiée ». Et sa toxicomanie l’a mené à une
sorte de folie particulière, qui elle-même l’a mené à l’écriture. Car, c’est
ce qui fait la particularité de La Nuit sans mémoire, c’est investi du pouvoir
de l’écriture (du moins le croit-il) que notre narrateur se lance à l’assaut
des moulins à vent. Ses personnages eux-mêmes, désignés non par leurs noms
mais par leurs rôles (le Capitaine, le Policier, le Señorito) accèdent à une
forme d’universalité, de vérité générale. Mais un roman peut-il dire la vérité
? Ou plutôt : quel genre de vérité peut raconter un roman ? C’est cette
question – plus encore que celle de la disparition de Pinilla et Luda – qui
est posée dans La Nuit sans mémoire. Le mot de l’auteur (tiré d’une interview
pour le site Libelista) « J'ai encore pas mal de choses à expérimenter, je
veux continuer à tester des registres et des possibilités d'écriture. Il me
reste à assumer des défis tant structuraux que stylistiques, à aller plus loin
dans la composition d'images et de situations, et dans leur continuité comme
partie d'une histoire. (…) Dès le début, j'ai eu très clair à l'esprit le
parti-pris structurel. Je voulais un narrateur qui rende compte de faits
survenus dans un passé lointain, à travers une enquête se déroulant dans un
passé proche, et dont le résultat soit le roman que l'on est en train de lire,
et qu'on nous communique au présent. De même, l'important ce ne sont pas les
disparitions, mais les circonstances dont elles s'entourent. Ce n'est pas un
polar. » Jordi Ledesma Álvarez est né à Tarragone, en 1979. Son précédent
roman, Ce que la mort nous laisse, est paru chez Asphalte en 2019.
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