Dire Babylone

Jamaïque, loin très loin des paysages de vacances, Safiya, vit entourée de son frère et ses sœurs, avec un père chanteur, fervent adepte du mouvement Rastafari et une mère aimante. Au rythme des déménagements dans des logements toujours plus exigus, en harmonie avec leurs finances.
Le père devient au fil du temps et des désillusions tyrannique, castrateur, violent, aussi bien physiquement que mentalement. Il rend les siens responsables de son malheur. Dangereux, ce dieu du foyer autoproclamé distille sa haine et annihile toute forme de résistance sur ses enfants. Des mots qui blessent, qui accusent, qui acculent, auxquels il est interdit de répondre. Une vie de privation, de musèlement, d'emprisonnement, de punition. Avec l'école pour seule distraction et où les enfants excellent. Heureusement pour eux, leur mère solaire, lumineuse, optimiste, les encourage, les console et leur donne accès au savoir. Assoiffés de connaissance et abreuvés par elle, ils développent des facultés qui leur permettent d'obtenir des bourses d'études. Eux, les gosses des quartiers pauvres, sans argent, avides de savoir, curieux de tout. L'avenir leur ouvre les bras. Mais qu'il est difficile pour eux de se libérer de l'emprise du père.